
Étymologie : sur les traces des Benaïssa, Chapard, Hug, Pagnon et Serviant
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C’est sur la rive sud de la Méditerranée que nous emmène aujourd’hui en premier lieu l’érudition de Pierre-Gabriel Gonzales, sur les traces très anciennes des Benaïssa (et formes apparentées) implantés de longue date sur la rive nord et dans les grandes villes ; avec les Chapard, on retrouve une origine chrétienne et même sainte avec une référence à la légende de Saint Martin, tandis que les Hug nous ramènent dans les brumes germaniques, et les Pagnon en Espagne. Quant aux Serviant...
Benaïssa
Ancien surnom du «fils ("ben") du dénommé Aïssa», ce patronyme sans doute né sur la rive sud de la Méditerranée va nous permettre d’évoquer l’ensemble des pays du Maghreb. Sa formation pourrait nous rapprocher de plusieurs origines différentes : en premier lieu un nom de localité comme «Ben Aïssa» au nord-Ouest de Blida en Algérie ; autre piste, le nom de «Ben Aïssa», résidence des Trabelsia dans la banlieue de Tunis, en Tunisie ; enfin, Benaissa est aussi le nom de plusieurs tribus anciennes du Maroc. Nota : le sens étymologique originel
d’Aïssa serait à rechercher dans un nom divin. Autre piste, Benaissa serait une forme de Benaiche, «fils de Ayche», ce dernier étant à rapprocher de l’arabe dans le sens premier et symbolique de «vivant». Côté fréquence et localisation en France, signalons la présence de ce patronyme dans la région marseillaise dès la fin du XIXe siècle. Si nous regroupons en une même «famille», toutes les variantes orthographiques - Ben Aissa, Ben Aïssa, Benaissa, Benaïssa, Bénaissa, Bénaïssa - nous obtenons quatre cents cinquante foyers abonnés au téléphone, dont la moitié partagés entre
Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Rhône-Alpes, Nord-Pas-de-Calais et Ile-de-France.
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Chapard
L’histoire de ce nom de famille rejoint la Grande Histoire de France. Souvenons-nous de la chape devenue un véritable “objet de culte” au premier sens du terme. L’ancien français “chape” vient du latin populaire capella : “manteau à capuchon”. Il fut employé pour désigner le manteau - la c(h)ape - de Martin de Tours, précieuse relique qui suivait partout les rois de France... La tradition chrétienne raconte que Saint Martin avait coupé son manteau en deux pour le donner à un pauvre mendiant grelottant de froid. Par extension, le nom “capelle” (-
l’endroit où était conservée la chape de Martin -) désignait le trésor royal et l’oratoire du Palais-Royal qui l’abrite ( de là le nom du “chapel(a)in” s’est appliqué à l’homme “qui avait la charge d’une chapelle”). D’abord petit édifice religieux ne contenant ni fonts baptismaux, ni sépultures, la chapelle enfermait les trésors des églises, des monastères, des châteaux ou des villes. Ce n’est que par la suite que ce nom s’est spécialisé en "lieu de culte" - isolé ou non - mais toujours de taille modeste, comme dans cet extrait d’un texte ancien : “Une povre chapelette que madame
saint Genevieve avoit jadis faite por grand devocion...” (XIVe siècle). Bien entendu, l’origine du nom de nos Chapard d’aujourd’hui est plutôt à comprendre comme l’ancien surnom d’un “porteur de chape”, ce grand manteau très enveloppant du Moyen âge, il n’en reste posa moins rattaché à un épisode fondateur de notre Histoire. Fréquence et localisation : le patronyme Chapard est porté de nos jours pour une centaine de foyers en France et se montre largement représenté en région Rhône-Alpes et en région Ile-de-France. Selon toute apparence, ce nom de famille serait monophylétique*, c’est-à-dire venu d’un
ancêtre commun. Cette notion s’applique en généalogie à un nom de famille issu d’un seul individu, à souche unique. Les porteurs de ce patronyme ont donc toutes les chances d’être "cousins", d’avoir un ancêtre commun dans la ligne agnatique, c’est-à-dire dans celle du nom transmis par les pères.
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Hug
La vieille racine germanique Hûg, "esprit", "intelligence", présente dans d’anciens surnoms de chefs de guerre explique certainement l’origine de ce nom de famille. A noter que tous les Hug qui sont nos contemporains n’ont pas obligatoirement quelque "barbare" parmi leurs ancêtres. Si cette forme est parvenue jusqu’à nous, c’est en grande partie grâce aux populations gallo-romaines qui l’adoptèrent comme nom de baptême à partir du Ve siècle. Il n’est cependant devenu héréditaire, c’est-à-dire transmis par les pères de génération en
génération, qu’à partir du XIIIe siècle. Pour mémoire : seize saints et bienheureux ont porté le nom d’Hugues. Fréquence et localisation : avec sept cent vingt foyers, le patronyme Hug est considéré comme assez fréquent en France. Sa répartition géographique le montre très bien implanté en Alsace, en Lorraine, en Ile-de-France et dans tout le Sud-Est de la France, de la région Rhône-Alpes à la Provence-Alpes-Côte-d’Azur. La forme patronymique Hug doit être considérée comme polyphylétique. Elle s’est développée au travers des siècles à partir de plusieurs souches distinctes. C’est
le
cas de la majeure partie des patronymes qui comptent plus de cinq cents foyers en France de nos jours.
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Pagnon
Nous sommes probablement en présence d’une forme de l’ancien surnom donné à un homme originaire d’Espagne, voire des régions pyrénéennes. D’après les patronymes Espagnol, Spagnol, Spagnon et... Pagnon. A rapprocher du vieux français espagnard, espaingnard, espaniard : “espagnol”, comme dans : “Apres marchoyent les Espagnarts qui estoyent trente marchands a cheval...”. Ce surnom a pu s’appliquer à des soldats des armées régulières espagnoles ou à des mercenaires venus de la péninsule ibérique, mais aussi peut-être
à ceux qui avaient fait un pèlerinage en Espagne, notamment celui de Saint-Jacques-de-Compostelle. Fréquence et localisation : ce nom de famille est porté par six cent quinze foyers en France, notamment en Limousin, Auvergne, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Ile-de-France, etc. La forme patronymique Pagnon doit être considérée comme polyphylétique. Elle s’est développée au travers des siècles à partir de plusieurs souches distinctes. C’est le cas de la majeure partie des patronymes qui comptent plus de cinq cents foyers en France de nos jours. Nota : l’origine du nom même de l’Espagne n’est pas complètement définie. Elle oscille
entre le phénicien “saphan” : “pays des lapins”, le basque “ezpain” : “côte” et le grec “hesperie” : “région du couchant”, etc.
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Servient
Plusieurs hypothèses sont à prendre en considération pour expliquer l’origine de ce nom de famille très rare (porté de nos jours par moins de dix foyers en France) dont le berceau pourrait se situer à Albon dans la Drôme, à la fin du XIXe siècle. Tout d’abord, un ancien nom de localité d’origine, à rapprocher de lieux-dits comme "Serviennes", sur les communes de Saint-Gineis-en-Coiron dans l’Ardèche et de Baroville dans l’Aube. Même logique pour la forme patronymique proche Serviant, quinze foyers en France, avec une présence marquée en
région Rhône-Alpes (notamment à Lyon dans le Rhône). Cf. "Château-Serviantin", situé sur la commune de Biviers dans l’Isère. A rapprocher également de l’ancien surnom donné à un homme originaire d’un lieu-dit "Servin" ("la forêt des cerfs", de l’occitan cervièr, "cerf"), comme le patronyme Servin, cent trente foyers en France dont trente-cinq en Ile-de-France, par ailleurs assez bien réparti sur l’ensemble du territoire français, sauf dans le Sud. Sans oublier une forme de l’ancien nom de baptême popularisé par saint Servais (du latin servare, “protéger”, au sens mystique de "protégé du mal"), évêque
de Tongres en Belgique, grand défenseur de l’Empire contre l’invasion des Huns. Enfin, d’après l’ancien occitan et le catalan sirvente, "chanson poétique composée en l’honneur d’un suzerain", un éventuel et très rare ancien surnom de poète et de troubadour devenu nom de famille...
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*du grec "mono", "seul" et de "phylum", "race", "tribu"
**du grec "poly", "plusieurs" et de "phylum", "race", "tribu"

Comment ça marche ? Associer un document à un événement dans la chronologie d’une personne présente dans votre arbre
Jusqu’à présent, vos arbres généalogiques en ligne vous permettaient de gérer d’une part la chronologie d’une personne (onglet « faits et sources ») et d’autre part les documents se rattachant à la personne (onglet « médiathèque » : photos, histoires, vidéos, fichiers audio...). Grâce à l’ingéniosité des développeurs d’Ancestry.fr, vous pouvez désormais en toute simplicité illustrer un événement précis de la chronologie d’un de vos ancêtres avec des documents s’y
rapportant ! Comment ? C’est très simple :
Exemple : dans cet arbre, la médiathèque rattachée à Anna contient une vingtaine de photo et la chronologie contient un certain nombre d’événements.

Pour associer un ou plusieurs documents média à chaque événement particulier, il suffit de sélectionner un à un les événements dans la chronologie d’Anna, et de cliquer sur le lien « ajouter un média à cet événement ». Une fenêtre s’ouvre indiquant tous les documents médias concernant Anna. Il suffit de cocher le ou les documents correspondants à l’événement puis cliquer sur le bouton « joindre les fichiers médias sélectionnés » en bas de la page. Par exemple, vous pouvez associer l’image de
son acte de naissance à l’événement que constitue sa naissance en 1904 à Zawiercie, en Pologne.

Le document s’affiche alors directement dans la chronologie pour l’illustrer... et c’est bientôt toute la vie d’Anna que vous pouvez feuilleter de document en document.


Toute l’équipe d’Ancestry vous souhaite un nouveau mois palpitant à la recherche de votre histoire personnelle !
Cordialement,
L’équipe Ancestry.fr
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